La semaine de Noiprox : Politique et médias, le jeu du qui dit quoi

S’il y a un nom qui caractérise la semaine qui vient de se terminer, il s’agit bien de Sarkozy. Encore une fois, le clan présidentiel est en une des journaux et fait couler beaucoup d’encre, si bien que Frédéric Lefebvre, porte-parole de l’UMP, se sent obligé de monter aux créneaux pour protéger son mentor. Dans une interview pour RTL, il estime que le « monde politico-médiatique cherche par tout moyen à détruire le président de la République »…Certes.

Il faut bien l’avouer, Nicolas Sarkozy et les médias sont en froid. Preuve en est, le président de la République comptabilise plus de 208 minutes de parole à l’antenne en quinze mois de mandat, loin devant son prédécesseur Jacques Chirac qui n’en avait compté que 148 durant l'ensemble son dernier mandat…Il faut l’avouer, Sarkozy ne compte pas que des amis dans les médias. Du moins, si l’on retire Vincent Bolloré (le plus gros actionnaire du groupe Havas) qui lui a prêté son yacht pour les vacances, Martin Bouygues le PDG du groupe Bouygues (TF1, LCI, Eurosport…), Serge Dassault le PDG du groupe du même nom, Bernard Arnault et le groupe LVMH ou encore Arnaud Lagardère, maître de la bande FM…Je vous l’ai dit, il n’a pas que des amis puisque s’oppose à lui François Pinault, propriétaire…du Point !

Ils sont vraiment dégueulasses ces médias…A peine le roi Nicolas propulse son fils (qui est en quand même en deuxième année de droit, en auditeur libre) à la tête du plus grand centre d’affaires européen et les journaux créent la polémique. Comment ça? Un bac ES ne suffit plus ? Même sans diplôme, les représentants de l’UMP se font élire. Je n’aurais jamais pensé qu’être champion du monde de judo suffisait à devenir député…En même temps, l’opposition des médias est une assez bonne stratégie pour éviter de passer pour un état totalitaire, lorsque l’opposition politique est absente. Parce qu’il faut le dire, avec la super interview de Ségolène Royal diffusée en prime time, la polémique concernant l’arrivée de Marie Bové (critiquée par Marine le Pen, s’il-vous-plaît laissez-moi rire…) ou encore l’absence de Martine Aubry, trop occupée à lutter contre le renvoi des sans-papiers afghans, la crédibilité des partis de gauche repose six pieds sous terre…

Ils sont vraiment méchants les médias…A force de taper sur le gouvernement, ils n’ont même plus le temps de traiter les informations secondaires telles que le grand emprunt, qui « ne devrait pas être supérieur à 30 milliards d’euros » (Michel Rocard), l’endettement public qui atteint un niveau historique (84% du PIB d’ici 2010), le projet de loi pour l’encadrement des ventes aux enchères sur Internet (et la mort d’Ebay en France ?), la suppression de la taxe professionnelle amputant le budget national de 40 milliards d’euros, la mise en place de la taxe carbone ou encore la validation d’Hadopi 2 par le Conseil Constitutionnel et l’augmentation du prix du tabac de 6% qui doit avoir lieu prochainement…

Alors, dans ce monde impitoyable, pour reprendre le générique de la série télévisée, les médias se sentent un peu coupable et trouvent alors leur star. Profitant de la sortie ciné du petit Nicolas, ils retrouvent comme de par hasard la maîtresse du président de la République, qui nous montre les photos de classe du garnement…C’est trop chou ! A noter aussi, ceux qui envoient des lettres de menace au président de la République sont des fous et les grèves deviennent des mobilisations non suivies…

Dans ce jeu de « Je t’aime, moi non plus », le principal intéressé se révèle particulièrement absent. Tel un véritable chef d’orchestre, Sarkozy reste aux manettes derrière les vitres teintées de son char blindé. Il fait trop froid pour sortir…Il y a pas quelqu’un qui parlait de transparence ???

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