Actualités : L’écologie, phénomène de mode ou révolution philanthropique ?

Pas de semaine de Noiprox, mais une question fondamentale posée en conséquence du succès du parti politique Europe Ecologie aux récentes élections européennes. Cela fait maintenant quelques années que la notion d’écologie prend une place de plus en plus importante dans les comportements et les principes individuels. Malheureusement, il semble que cette réaction environnementale reste limitée dans sa concrétisation, ce qui nous amène à la question suivante : l’écologie constitue-t-elle une prise de conscience réelle mais passagère ou est-elle le reflet de la révolution philanthropique en cours de construction ?

Car, s’il est une chose que nous devons remarquer en ce moment, c’est que les choses bougent. Les derniers évènements mondiaux montrent de réels changements comportementaux, qui semblent avoir été activés par la crise économique. Pourquoi ? Tout simplement parce que cette crise représente simplement l’échec du système capitaliste (du moins ses failles) et donc l’échec du fonctionnement sociétal humain. Il s’agit de l’effondrement des valeurs économiques et des principes socio-éthiques installés progressivement depuis le XXè siècle et General Motors, dont nous avons parlé récemment, est l’un des symboles forts de cette chute. Après avoir construit des millions de moteurs et pollué notre planète pendant des années à des fins financières, le groupe annonce sa faillite, faute de ne plus vendre assez de grosses cylindrées rutilantes. Car, il est là, le changement. Face à la crise économique, les sociétés occidentales reconstruisent de nouvelles perspectives économiques mais en profitent aussi pour lancer une politique d’assainissement de la planète. L’environnement occupait déjà une place indéniable lors des présidentielles de 2007 en France, voyez maintenant jusqu’où nous sommes arrivés : un parti écologique au coude à coude avec le deuxième parti français ! Du jamais-vu…

L’écologie est-elle une idéologie à part entière ou s’intègre-t-elle dans cette politique d’assainissement planétaire ? Le terme peut paraître démesuré, mais il certain que l’on progresse vers l’amélioration de notre qualité de « survie ». Il suffit de considérer avec recul les derniers évènements politiques en date : les discours d’Obama à l’occasion du nouvel an iranien, ou même lors de sa dernière visite au Moyen-Orient, sa volonté de retirer les troupes d’Irak et de fermer Guantanamo, le succès du dernier G20 londonien, les discours pacificateurs de la commémoration du débarquement en Normandie et désormais les résultats très positifs du parti écologique dans le cadre des dernières élections européennes…L’attention est détournée vers l’objectif commun d’améliorer l’état du monde, et pour rendre les citoyens acteurs de cette démarche est arrivée la Sainte Ecologie ! Quoi de mieux que de rendre les gens directement impliqués dans le projet planétaire de ralentir la dégradation du monde ?

Alors, on nous conseille d’acheter des ampoules basse consommation, de trier nos déchets, et d’éteindre nos lumières parce que de l’autre côté du globe, sur une terre vierge et pure, les petits ours blancs qui jouaient autrefois dans la pub Coca-Cola sont en train de mourir de faim parce que les phoques se cassent avec les énormes icebergs qui se détachent de la banquise et qui vont augmenter le niveau de l’eau d’au moins quinze mètres et qu’on va tous mourir si on invente pas vite fait un système de branchies ou une manière de rendre l’atmosphère viable sur Mars. On nous envoie quelques bénévoles rémunérés à quêter quelque pitié dans des k-ways orange avec un panda dans le dos, on nous passe Ushaïa sur TF1 et France2 fait des audiences exceptionnelles en diffusant, dans le cadre d’un lancement mondial, des images de propagande environnementale pour que la ménagère de moins de 50 ans admire ce qu’elle ne pourra jamais aller voir de ses propres yeux. « Non, monsieur, c’est juste que j’ai peur de l’avion ». Elémentaire, mon cher Watson, car quand l’AF 447 s’écrase en mer et que personne n’a de réponse immédiate, on accuse les conditions météorologiques, avec la volonté de mobiliser encore et toujours la population mais avant de retrouver les bons restes de l’avion et de se rendre compte qu’il s’agissait de problèmes techniques, et donc d’erreurs humaines…Eh oui, c’est encore de notre faute, mais il n’empêche que les scores de parti écologique ont bien augmenté pendant la semaine.

Mais que peut faire David contre Goliath ? Car les tonnes de C02 rejetées dans l’atmosphère sont encore cotées en bourse et permettent aux entreprises de polluer plus que légalement, parce que les industries pétro-chimiques ne sont pas prêtes à renoncer aux milliards de dollars qu’elles rapportent, parce que les USA n’ont toujours pas signé le protocole de Kyoto et pour d’autres raisons encore qui font que les 16,2% de Europe Ecologie représentent une bien maigre avancée dans cette révolution philanthropique. Tout simplement parce que ce succès n’est visible qu’en France, dans une atmosphère politique brouillonne et hypocrite, et qu’il se traduit par une amélioration de seulement 5 sièges au Parlement Européen (au total) contre des dizaines pour les partis conservateurs. Les français semblent avoir l’ambition de porter ce si beau projet mais sera-t-elle suivie par l’Union et les autres grandes puissances mondiales ?

Vous pouvez déconnecter vos neurones.